Elie Béraha (Jazz-Rhone-Alpes.com):
Duo de gammes chez Dugas : Mario Stantchev invite Samuel Fernandez chez Lyon-Music

jeudi 21 février 2013

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J’aurais pu aussi intituler cette chronique : « Du haut de gamme chez Dugas » puisque dans le cadre des délicieux concerts gratuits et sur invitation, qu’il organise régulièrement chez Lyon Music, le dépositaire Bösendorfer nous proposait une confrontation inhabituelle (disons plutôt : un partenariat) entre le concertiste bressan Samuel Fernandez et le pianiste de jazz Mario Stanchev, habitué des lieux.

Le niveau et le talent de Mario Stanchev n’étant désormais plus à démontrer ni à exposer j’espère ( voir notamment mes différentes chroniques des 20 mai 2010, 20 janvier 2011 ou 21 mai 2008 le concernant) je m’attarderai un peu plus sur la personnalité impressionnante de Samuel Fernandez et des points de convergence entre ces deux musiciens.

Samuel Fernandez, comme Mario Stanchev, est professeur de piano, lui, au Conservatoire de Bourg-en-Bresse mais dans le domaine de la musique de chambre et développe entre autre, en compagnie du professeur de culture musicale Didier Patel une activité originale de concert-conférence dont l’objectif est d’amener le public à comprendre le génie d’une oeuvre, mêlant explications et musique en direct.

On est d’emblée frappé par l’impression de puissance, de stabilité et de naturel qui se dégage de sa personne, aussi bien dans la posture du pédagogue que dans celle du pianiste.

Ce soir, il nous proposait d’analyser de façon succincte trois pièces de Tchaïkovski : Janvier au coin du feu, Février et Mars extraites des : « Saisons de Tchaïkovski » ainsi que quelques extraits « des tableaux d’une exposition » de Moussorgski.

Deux compositeurs iconoclastes et originaux, n’hésitant pas à sortir du cadre imposé par leur époque et ayant fortement influencé deux des principaux passeurs entre cette culture et le jazz : Debussy et Ravel dont quelques icônes de cette musique réputée être afro-américaine, comme Lennie Tristano, Paul Bley, Bill Evans ou Lalo Shiffrin seront fortement inspirés.

Mario Stanchev lui, nous proposait d’intercaler quelques compositions personnelles, toujours marquées de cette couleur particulière et indéfinissable entre jazz et musique des Balkans, s’abreuvant finalement aux mêmes sources de cette jeune musique russe, tout en y ajoutant quelques standards intemporels.

La prestation, émaillée d’explications courtes et simples, fut un exemple magnifique de plaisir partagé entre les deux musiciens et le public, de cohérence, de finesse harmonique et d’écoute mutuelle.

Elie Béraha

Source : http://www.jazz-rhone-alpes.com/130225/#stantchev